September 4, 2024

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Jean Paul Ngoumou, Pdt du SATPC et Sg de l’APPEC: « Le PAD a failli en sous estimant notre capacité et notre engagement d’une part, l’appareil judiciaire de l’autre. »

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Pour mémoire, dans le cadre de la convention de concession du terminal à conteneurs de Douala du 26 juin 2004, 6% du capital de la société à créer (DIT) avaient été spécialement dédiés au personnel du Port Autonome de Douala.

Dès cet instant, le PAD va se comporter en actionnaire qu’il ne pouvait être et surtout entraver toute participation du personnel au conseil d’administration de DIT. Le personnel va fortement se mobiliser derrière les syndicats et revendiquer son droit, ce qui conduira entre autres à la grève d’octobre 2011. 

Malgré les impressionnants moyens du PAD, vous y êtes quand même parvenu, vous avez eu gain de cause : comment vous vous y êtes pris ?

L’image à retenir, David contre Goliath. D’un côté un mastodonte finançant ses conseils sans compter, de l’autre un regroupement d’individus qui peinent à boucler les mois mais misant sur sa détermination, son audace et l’encadrement avisé de Me KITIO, son conseil envers qui sont dirigées affection et reconnaissance.

Près de vingt ans, c’est beaucoup ! Les ressources, toutes les ressources dont vous avez eu besoin jusqu’à cette conclusion heureuse, d’où les tenez-vous ? Allez, dévoilez-nous votre secret ?

Nous avions à notre disposition, les cotisations mensuelles de nos membres bien qu’en nette diminution depuis déjà plusieurs années. Nous avons également bénéficié de la disponibilité de certains de nos membres, du personnel en général et l’accompagnement de la mutuelle Coopad. Mais aussi la maîtrise de l’enjeu et surtout la foi, celle qui vous permet de renverser des montagnes, qui galvanise et vous pousse toujours vers l’avant parce que vous n’êtes qu’à la quête de justice, du bien être des autres sans compromissions.

Dans cette procédure, est-il possible de considérer que le Pad a pêché quelque part ou pour être précis, que ses conseils ont manqué de pertinence ouvrant ainsi la voie au succès du syndicat ?

Comment vous-même et vos membres vivez cette sacrée victoire ?

Pour notre part, rien de particulier. L’issue de cette procédure était connue d’avance, les faits ne prêtant à aucune équivoque. Ce n’est pas une caricature de dire que le personnel est à l’image de ce qui se passe dans notre pays. On préfère tricher que se battre pour les causes justes, on préfère de l’argent volé à de l’argent propre. Nous avons été combattus, abandonné, vilipendé par la plupart des bénéficiaires qui malgré cette grande victoire demeurent dans l’ombre, incapables de reconnaitre le mérite que nous avons eu en engageant cette bataille.

Désormais, vous entamez un nouveau combat, probablement plus difficile encore, celui du recouvrement des sommes dues. Y songez-vous déjà ?

Vous arrive-t-il d’imaginer le PAD faire profil bas, jouer au beau perdant et payer ?  

Au regard des faits sus évoqués, de la multiplication de procédures inopportunes, des quolibets jetés çà et là à notre endroit, nous ne pensons pas que le PAD veuille faire profil bas, simple question d’humilité. Peut-être aussi qu’il ne se porterait pas aussi bien qu’on le laisse voir et croire, sinon pourquoi se battre à ne pas restituer ce qui ne vous appartient pas ?

Sur un tout autre plan, vous êtes le Secrétaire général de l’Alliance Plus pour l’Emergence du Cameroun (APPEC) ; à ce titre, auriez-vous une lecture purement politique de cette affaire ?

Il est temps de porter haut ceux qui suscitent l’espoir, qui donnent du rêve, du sourire, qui se battent pour de meilleures conditions de vie, pour l’épanouissement des citoyens. Avec cette sentence arbitrale, le minimum dont bénéficiera chaque membre du personnel est d’environ FCFA 3 millions.

Nous avons fait le choix d’une nation conquérante, qui doit retrouver ses heures de gloire et aller au-delà, toujours plus loin, toujours plus forte grâce à ses hommes et femmes. C’est d’ailleurs le sens de l’engagement de notre parti politique Alliance Plus pour l’Emergence du Cameroun (APPEC), dont l’action est fondée sur le triptyque :

–        Affirmation de nos valeurs

–        Renforcement du rôle de l’Etat

–        Définition d’un modèle économique et social adapté.

Y a-t-il une leçon à tirer de cette affaire, et particulièrement de cette victoire d’un syndicat sur le mastodonte qu’est le PAD ?

Seuls les vainqueurs écrivent l’histoire.  Et le véritable vainqueur c’est toujours le peuple, représenté ici par le personnel du PAD. C’est aussi la démonstration que quand on croit, on peut ; et quand on peut, on arrive à ses fins. C’est la marche de l’histoire.

A la lumière de cette affaire SAPTC/PAD, vous apparaissez comme un homme d’une redoutable pugnacité, capable d’aller chercher les victoires les plus inattendues. Et quid du politique, alors ?

Nous l’avons évoqué brièvement. Est-ce que NGOUMOU est prêt à se jeter dans la bataille ? oui !

Si en tant que syndicat indépendant, abandonné de tous, combattu, nous avons triomphé du PAD, avec tout son argent, toute sa puissance, tous ses soutiens, imaginons ce que, avec votre soutien, le soutien du peuple, nous réaliserons de plus grand, de plus beau, de plus juste, d’extraordinaire pour les générations passées, présentes et futures !

Alors, rejoignez-nous, rejoignez l’APPEC !

Si on lançait à la cantonade : 2025 est déjà là, faites gaffe, Ngoumou arrive ! Qu’en diriez-vous ?

 Life doesn’t wait ! le sublime est dans le petit !

Entretien réalisé par Ben Paguy

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