September 6, 2024

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Affaire SATPC-PAD : Toute une histoire…

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Au commencement était une concession questionnable tant elle aura fait l’objet de poursuites judiciaires aussi bien des membres de la commission d’attribution du marché que de l’adjudicataire, plainte perdue dans la paperasse/broussaille du TPI de Douala comme le courageux juge qui avait voulu entendre Vincent Bolloré dans cette affaire.  Puis, la Douala terminal conteneur (DIT), une OPA mafieuse sur les richesses du Cameroun amenée par deux (2) brigands de classe exceptionnelle, à savoir : Vincent Bollore, à travers le consortium Bollore/AP Moller- Maersk, d’un côté et de l’autre, Alphonse Siyam Siewe, DG du PAD à l’époque des faits.

Ce duo de gredins et leurs complices dont la liste peut être longue comme un jour sans pain ici et ailleurs,  va ainsi faire démarrer Dit, sans que le consortium Bolloré/APMT, censé venu investir, ne débourse le moindre sou : ni mise en place des cautions et cautionnements, ni libération de parts, s’arrogeant par surcroît 91,5% du capital social au lieu des 70% prévus par la Convention de concession ; en constituant l’entreprise avec un capital déclaré de 300 millions FCFA en lieu et place des 3 milliards attendus, et issus d’un prêt garanti par … DIT, qui n’existait pas encore ; et, cerise sur le gâteau, en démarrant ses activités avec les 240 millions de FCFA des parts libérés du personnel du PAD dont il s’était déjà, par ailleurs, approprié les actions !

Et pendant les quinze (15) années que va durer la concession, Dit, cette entreprise de droit camerounais, va tenir tous ses CA à Paris; va ramasser plus de 300 milliards, sans rien investir ou presque; sans reverser la quote-part officielle des 50% des pénalités de stationnement; sans payer une partie de son personnel payé plutôt par le PAD; multipliant les taxes de façon illégale; sans verser ni payer quoi que ce soit à qui que ce soit; sans consentir la moindre baisse des coûts de passage pourtant inscrites dans la Convention. Occasionnant l’engorgement permanent du Port de Douala et faisant reculer systématiquement l’Etat face à ses obligations.

A l’instar du courageux juge qui défia Bolloré et reçu une affectation disciplinaire oublieuse dans un coin de brousse de l’extrême nord du pays; à l’image du Magazine Itinéraire dont l’actuel site internet (itinérairecm.com) est une des articulations, qui fut le seul journal à l’époque parmi la pléiade des journaux existant à dénoncer ces travers malgré les menaces et les tentatives de corruption,  le Syndicat Autonome des Travailleurs Portuaires du Cameroun (SATPC), un des syndicats des employés du PAD et son président, Jean-Paul Ngoumou, vont décider de résister. D’abord, en refusant d’être volé comme le fut le personnel de Dit, où les actions du personnel seront converties de force en primes de désintéressement ; ensuite, en contre-attaquant par des dénonciations sans cesse, la réclamation sans discontinuer de son dû, en tout cas l’argent du personnel dont il est le représentant. Et enfin, en allant courageusement en justice, avec ce procès contre le PAD et la victoire enregistrée.

Des batailles rudes, dangereuses et éprouvantes, des batailles longues dont l’issue victorieuse a pris du temps à se dessiner. Et pourtant…

Le départ de Dit et de Bolloré du Port autonome de Douala en décembre 2019, avait annoncé le délitement de cette mafia portuaire, la victoire du SATPC sur le PAD en 2024 en a sonné le glas. Comme pour lancer cette mise en garde aux mafias qui sont nées entre temps : chaque mauvaise chose a une fin.

Itinéraire, le bourreau des mafias au port de Douala depuis trente ans, arrive !

                                                                                              Ben Paguy

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