Transport des marchandises : Assainir les corridors pour rester compétitif
2 min readPlus de 600.000 tonnes de marchandises perdues en transit sur la côte et les corridors nationaux depuis 2014, équivalent à 20 milles conteneurs de 40 pieds. Soit une perte sèche de 200 milliards pour l’économie camerounaise, qui sont allés directement dans des poches privés. Des chiffres incroyables annoncés par Cyrus Ngo’o, directeur général du Port autonome de Douala (PAD), à l’ouverture du séminaire atelier sur l’évaluation de la mise en œuvre des recommandations du 2ème forum tripartite Tchad-RCA-Cameroun le 11 juillet dernier à Douala.
Des chiffres qui traduisent l’ampleur des tracasseries exercées sur les transporteurs, que dénonce Cyrus Ngo’o, et qui font le lit de la concurrence inter-portuaire sévère qui se déploie de plus en plus sur la côte atlantique ouest africaine. D’où l’intérêt de l’atelier de Douala qui visait à «mesurer l’état de mise en œuvre» des recommandations adoptées à Ndjamena en décembre dernier ainsi que celles issues de la rencontre bipartite Cameroun-RCA de février 2018 à Bangui (RCA). Pendant trois jours donc, les participants du Cameroun et de la RCA (le Tchad étant absent) ont passé en revue ces recommandations et réfléchit à la manière de les améliorer. Ainsi, des défaillances ont pu être constatées : la convention en matière de transport de surface non encore signée, le temps d’attente pour la pose des GPS, le nombre de balises limitées, la multiplication des postes de contrôles non définis, le fonctionnement aléatoire des numéros verts destinés à dénoncer tracasseries et mauvaises pratiques le long des corridors…
Toutefois, au vu de l’implémentation des différentes recommandations, les participants ont reconnu des avancées. Ce qui a alimenté la réflexion sur les améliorations nécessaires. Une réflexion qui a débouché sur une stratégie de réadaptation de l’offre de service afin de rendre les ports et corridors camerounais plus attractifs, plus compétitifs.
Survivre à la concurrence Au demeurant, le ministre des transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe, à l’ouverture des travaux, a appelé les acteurs à définir une stratégie d’adaptation de l’offre de service à la clientèle et à la création d’une plateforme de suivi en faveur des parts de marché camerounais. Tout cela mis en œuvre a, au terme des travaux, autorisé Cyrus Ngo’o, Dg du PAD à solliciter le concours de tous : « faisons en sorte que les chargeurs et leurs cargaisons transitent sans obstacles à travers le Cameroun, afin que le 3ème forum tripartite, prévu en 2019 à Bangui, soit à mesure de constater le retour en force, sur leurs corridors et ports camerounais, des Tchadiens, Centrafricains, Camerounais et d’autres chargeurs de la sous-région», va-t-il souhaiter en substance. C’est devenu un impératif de survie.
Nson A. Kinté