September 9, 2024

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Trois questions à Mme ENGOHE HELENE épouse MAPOKO MBONGUE

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Promotrice du centre de formation «Artisan au féminin», qui forme gratuitement les femmes aux métiers du bois, Mme Mapoko est également Présidente de l’association «Artisan au féminin» et Déléguée du corps de métier des menuisiers de l’association «Groupement interprofessionnel des artisans». Elle nous livre ici son amour des métiers de bois.

Une femme dans la menuiserie, c’est plutôt singulier. Racontez-nous ce parcours et comment vous avez surmonté les préjugés ?

C’est vraiment par hasard que j’entre dans cette filière ; au début des années 90, travaillant comme interprète de la langue italienne, j’ai eu à accompagner des italiens qui venaient acheter du bois au Cameroun. C’est ainsi que je vais côtoyer forestiers et menuisiers, et découvrir que beaucoup d’entreprises qui leur fournissaient les machines et les outils à bois étaient en cessation d’activités compte tenu de la conjoncture économique que traversait notre pays. J’ai donc décidé de me lancer dans l’importation du matériel pour la transformation du bois et j’accompagnais mes clients dans la mise en œuvre des outils que je leur fournissant. A force de fréquenter la menuiserie l’idée m’est venue de créer ma propre unité de transformation du bois. Quant aux préjugés, je l’ai ai surmontés en ne m’enfermant pas au bureau pour des tâches administratives mais en étant continuellement dans les ateliers, apprenant, laissant parler mon sens critique et ma créativité par ma contribution dans diverses tâches de finition et de tapisserie ; et par la suite, j’ai commencé à concevoir certains meubles moi-même ainsi que certains aménagements d’intérieur. Depuis, nous avons pu obtenir plusieurs distinctions dans les salons nationaux et internationaux. 

Vous êtes la promotrice de «Artisan au féminin», un centre de formation gratuit pour femmes aux métiers du bois, parlez-nous –en.

 Pendant une quinzaine d’année, j’ai  eu à former gratuitement des jeunes aux métiers du bois, malheureusement, jamais de femmes. J’ai donc changé ma vocation première qui était la transformation du bois pour me consacrer à la formation de la femme dans les métiers du bois afin de participer à son autonomisation. Nous sommes disposées à former en moyenne 120 femmes en 12 mois mais jusqu’ici nous n’en avons formé qu’une trentaine dans les métiers du bois et une cinquantaine dans d’autres métiers de l’artisanat. Nous ne formons pas de menuisier mais des spécialistes en sculpture, tournage, tapisserie, vannerie, finitions et vernissage. Pour répondre aux besoins de certaines femmes qui ne pouvaient pas suivre une formation longue alors qu’elles devaient se prendre en charge rapidement, nous avons introduit des formations à courte durée, mais rapidement rentables (fabrication des accessoires de mode, sérigraphie, dessin sur céramique, photographie, etc.)

La transformation du bois au niveau des produits finis a-t-elle de l’avenir au Cameroun ?

On aura toujours besoin du bois dans le bâtiment, les bureaux, les ménages, les écoles, les églises etc. A tous les niveaux les besoins sont là et il faut encourager les nationaux en achetant leurs produits au lieu de continuer à se tourner vers l’extérieur.

Propos recueillis par Jean Dikos

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